En réponse à la colère de plusieurs organisations représentatives du cinéma français, La Ministre de la Culture Françoise Nyssen relance l’idée d’une liste noire des sites de streaming illégaux. Les pertes financières occasionnées par le piratage représenteraient 1.03 milliards d’euros par an pour la profession. L’importance du chiffre justifie à elle seule l’annonce de nouvelles mesures, intervenue le 18 Avril dernier.
Pourquoi une chasse aux sites de streaming illégaux ?
Il fut un temps où Hadopi ( haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet) ne visait que les particuliers. Les amateurs de streaming gratuit se livraient alors au téléchargement illégal « d’internaute à internaute », avec des plateformes de partages de fichiers ( réseaux dit « peer » to « peer »).
Aujourd’hui, 80% des téléchargements illégaux se font via un site de streaming, en cliquant simplement sur le lien d’un film streaming dont les droits n’ont jamais été acquis. En identifiant les sites de streaming responsables de ce pillage, Françoise Nyssen prend le problème à la racine. Leur déréférencement est prévu via les moteurs de recherche et leur blocage grâce aux opérateurs. Les annonceurs diffusant sur un site de streaming illégal identifié s’exposeraient aussi à des sanctions.
Des changements nécessaires dans le paysage du film streaming
Traquer les sites de streaming proposant du streaming gratuit et illégal n’est pas le seul changement que Françoise Nyssen aura à gérer pour endiguer le piratage. La chronologie des medias en France a aussi des effets pervers. La ministre convient qu’elle n’était plus adaptée aux usages d’aujourd’hui. En obligeant les producteurs à respecter des délais légaux entre chaque sortie sur les différents supports, elle incite les internautes à se tourner vers le streaming gratuit et illégal pour éviter l’attente.
De plus, de nouveaux acteurs comme le géant américain du film streaming Netflix se déclarent en guerre contre cette règle. Elle leur interdit toute sortie de leurs œuvres dans les salles obscures, en prohibant la diffusion simultanée sur leur plate-forme. Raison qui motive Netflix à boycotter le festival de Cannes cette année.
La réflexion entamée par La ministre de la culture devrait se poursuivre ce mois-ci avec de nouvelles négociations touchant à la règle de la chronologie des medias. La volonté de lutter contre le streaming gratuit et illégal n’est pas nouvelle de la part du gouvernement. Les artistes restent cependant toujours en attente d’actions concrètes pour bannir du web tout site de streaming vampirisant leurs droits d’auteur et leur créativité.
